EXPOSITION DE SANTONS - MAISON DU PORT DU CROUESTY
« Ils ont tous un prénom » : cette Bretonne collectionne plus de 1 000 santons
Myriam Le Moigne expose plus de mille santons dans un grand décor unique qui occupe tout l’espace de la Maison du port du Crouesty, à Arzon (Morbihan). Déjà, de nombreux visiteurs ont poussé la porte pour découvrir cet univers original.
Une exposition originale est présentée jusqu’au 30 décembre 2022, à Arzon (Morbihan). Depuis sa plus tendre enfance, Myriam Le Moigne garde précieusement les santons que lui donnaient les dames du village. Au fil des ans, ses amis lui en offrent, en terre, en plâtre, en bois, du monde entier. Aujourd’hui, elle en possède plus de mille. Ils sont entrés dans mon univers », dit-elle.
Les secrets révélés sur l’origine des santons
En Provence, la crèche fait partie de la fête de Noël et, tout comme l’on décore le sapin, les enfants « font la crèche ». Les plus bricoleurs fabriquent l’étable, les ponts etc…les autres achètent au fil des années les accessoires et les différents personnages haut en couleur qui font partie de ce folklore provençal. Mais d’où vient cette tradition ?
Tout d’abord autant vous dire que le santon en terre argileuse non cuite a été créé à Marseille vers la fin du XVIIIe siècle. Mais n’ayons pas peur de surmonter un certain chauvinisme car, il existe plusieurs thèses sur l’origine des santons tels que nous les connaissons.
L’idée des santons vient d’Italie
Injustement attribué, par une légende tenace, à François d’Assise vers le début du XIIIe siècle, cette reconstitution de la nativité était, au départ, jouée par les villageois devant le parvis des églises depuis des siècles lors de la fête de Noël. Ils offraient une représentation jouée par les fidèles interprétant la naissance de Jésus entouré de Joseph, Marie et les rois mages. Une pratique particulièrement suivie dans le sud de l’Italie, notamment à Naples. C’est précisément là que François d’Assise en aurait vu une.
La légende a fait le reste car c’est durant un séjour à Naples que Saint François d’Assise aurait eu l’idée de fabriquer les trois figurines de la nativité avec de la farine de l’eau et du sel.
Les trois Santi Belli* étaient nés. Il y aurait ajouté l’âne, le bœuf ainsi que les trois Rois Mages. Ce sont tout de même les moines franciscains (ordre créé par François d’Assise) qui introduisirent la crèche en Provence, dès la fin du XVIII siècle.
*le santibelli est devenu un sobriquet marseillais qui définit quelqu’un de stoïque, quelqu’un « qui reste planté là », comme un santon.
Les provençaux ont largement contribué à l’extension des crèches. Leur inspiration se fait de plus en plus sentir dans la réalisation des crèches, et c’est vers la fin du XVII siècle que leur réalisation se démarque des napolitains en adoptant la méthode de fabrication des moines franciscains. Le véritable santon de Provence, en argile non cuite, a été créé à Marseille par Jean-Louis Lagnel (1764-1822), il fut au début concurrencé par les santibelli, d'origine italienne et qui réalisés en plâtre étaient vendus autour des années 1830 par des marchands napolitains dans les rues autour du Vieux-Port.
Autre origine potentielle des santons de Provence….la Révolution Française.
Avec la révolution, les églises deviennent "propriétés de l'état Français" et, en 1793, l'assemblée nationale décide de toutes les fermer pour contrer le clergé qui détenait un grand pouvoir et régentait de nombreux domaines du quotidien. Les curés étaient des personnages importants, puissants et influents car ils détenaient l’instruction dont le commun des mortels était dépourvu. La population venait leur demander conseil. En fermant les églises, les révolutionnaires affaiblissaient le pouvoir du clergé. Les curés n'ayant plus de contact avec la population ne pouvaient plus exercer leur influence. Mais l’histoire et les pratiques profondément ancrées ne s’effacent pas d’un coup. La population, profondément religieuse à cette époque, avait pris l'habitude d'aller à l'église pour voir la crèche à Noël. Ne pouvant plus y entrer puisque les églises étaient fermées, ils ont commencé à faire la crèche chez eux, mais en modèle réduit, se cachant car c'était interdit.
Et c'est en Provence que tout a débuté. Les gens réalisaient de tout petits personnages qu'ils pouvaient cacher facilement, car s’ils se faisaient prendre, ils risquaient leurs têtes. Ces petits personnages étaient de petits saints : Joseph, Marie et l'enfant Jésus, d'où l'appellation santons. (Santon = petit saint, santoun en provençal.)
Ces petits personnages étaient confectionnés avec ce qu'on avait sous la main, mais principalement avec de la mie de pain ou du papier mâché. C’est à ce moment-là que le même, Jean Louis Lagnel fait son apparition. En 1798, alors qu'il se promenait dans la campagne vers Aubagne, il ne put pas se débarrasser de l’argile humide qui collait à ses chaussures et fut donc obligé de le faire avec ses mains. Il vit que cette terre se travaillait très bien et il eut l'idée de faire une petite crèche qu'il trouva à vendre aussitôt. Il en fit d'autres et c'est ainsi que naquit le métier de santonnier.
Les santonniers et les personnages de la crèche
Avec le temps, les personnages de la crèche ont grandi. On les a habillés et peints. Les santonniers rivalisent de talent et font preuve d’imagination en y ajoutant les personnages du village, les vieux métiers. Le métier de santonnier fait partie intégrante de la vie provençale et de son économie. (cf article sur le soutien aux santonniers)
Les crèches provençales s’exportent avec leurs personnages incontournables comme le pescadou (le poissonnier) bartoumièu (le fainéant) ou lou ravi (le simple d’esprit qui porte bonheur) et cette année, la crèche s’agrandit avec un santon du nom de Didier Raoult……l’histoire ne fait que commencer….
https://www.maregionsud.fr/actualites/detail/les-secrets-reveles-sur-lorigine-des-santons